Chapter 36 : I want you to notice when I’m not arround

Ah le spleen, cet ami/ennemi qui ne me quitte jamais. Je dois dire que sa compagnie, est plutôt agréable, dans la mesure, où elle est pour moi une muse. Bon je suis pas Baudelaire, ni même Verlaine, donc on oublie l’option du poète maudit, mais une petite licorne, qui met parfois ses émotions à nue.

Ce qui me fascine dans ces moments là, c’est combien mon âme devient réceptive, à la musique ou bien les photos. Et mes mains presque devenues autonomes s’agitent sur mon clavier, comme dans une farandole frénétique, partant à la conquête de la page blanche. 
 

Alors effet de la pleine lune? Sûrement...J’aurais du regarder par le passé si un lien subsistait entre mes écrits et les cycles de dame lune...Mais une putain d’envie depuis cet après-midi ronge mes tripes, et tant que les mots ne sont pas expulsés, je reste dans un état presque léthargique et suffoquant. Comme si mon âme enfantait dans l’écriture. 
 

Une phrase, qui me taraude, que l’on m’a dite « tu es une licorne fragile... », juste une phrase, et voilà que mon champs émotionnel se retrouve chamboulé. Car pour la première fois, on pause sur moi un regard, doux et authentique. Pour la première fois, me voilà percée à nue. Non pas dans ce que je renvois mais bien dans ce que je suis intrinsèquement. Car depuis 2008, depuis le décès de mon père je m’étais fait la promesse d’être forte, d’être ce pilier que lui pouvait être pour la famille. Et lui en une fraction de seconde le voilà me mettant, à nue...Le seul à voir ma fragilité. Cette émotion à fleur de peau, que je m’évertue à cacher sous un masque d’obsidienne. 
 

Comme une bombe qu’on lâche, voilà qu’elle ne cesse de tambouriner à mon esprit...Et mes masques volent en éclats...Car il a mit a nue mon âme...L’aigle à dérobé mon cœur, et me revoilà devenue une fragile poupée d’argile. Je sais que nos émotions ne sont pas des faiblesses, et qu’il est important d’être soi dans son entièreté. Mais les masques de la guerrière si bien rodés, volent à présent en éclat, un peu comme ma vie, que je tente de contenir, dans un équilibre au combien fragile et précaire. 

Et depuis ce moment, à la fois doux et violent, face à une vérité que je me plaisais a cacher, une multitude de fragments tendent à se détacher de mon âme. Comme si tout ce que j’avais construit était du vent ou de la poussière d’étoile que je vois à présent virevolter comme les cendres, d’un feu d’été. 
 

Est-ce enfin ce que je cherchais depuis maintenant 4 ans, mais être un phénix prend tout son sens, quand de ses mots l’aigle enveloppe mon corps...Tel un mentor, il me pousse à ne plus vivre uniquement dans les étoiles, mais à être présente ici et maintenant. Avec cette furieuse envie de vivre, dans le moment présent «être spirituel c’est bien, mais vivre c’est mieux. » avait-il dit une fois. Ai-je uniquement tourné en rond depuis tant d’années? 
 

Mais il faut se rendre à l’évidence qu’il y a bien un avant et un après. Comme un reboot de l’univers. Et la petite fille pleine de rêves face à un surprenant constat, que l’autoroute monotone sur laquelle, elle fût engager, n’est en rien comparable à ce qu’elle voulait depuis toujours. Comme l’aigle, elle rêvait de grands espace et de liberté. Et surtout que cette liberté lui faisait peur, car se sentant trop fragile ou bien docile pour affronter les monstres tapis dans l’ombre. Mais qu’elle est plus que jamais enfin prête, à goûter l’exquise liberté qui l’a toujours fait rêver.